Bonjour Michaella! Merci d'avoir accepté de répondre à nos questions!
Pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter?
Bonjour, je m'appelle Michaella Montana; vous me connaissiez peut-être auparavant sous le nom de Michaella Shannon. Je suis mariée depuis peu et j'ai une petite fille de trois mois. Je suis originaire de la Première nation de Frog Lake, territoire visé par le Traité no 6, mais je suis mariée à un membre de la Première nation de George Gordon, ici, dans le territoire visé par le Traité no 4, en Saskatchewan. Je suis animatrice télé et personnalité publique, mannequin, journaliste, productrice, et je travaille actuellement dans le domaine des nouvelles et du divertissement.
Qu'est-ce que la Journée nationale pour la vérité et la réconciliation représente pour toi?
La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation est une journée destinée à reconnaître l'héritage horrible des pensionnats canadiens. Il s'agit d'un héritage, mais pas d'un héritage définitif. Pour moi, en tant que femme des Premières nations, cette journée représente l'héritage que les peuples autochtones de l'île de la Tortue sont en train de réécrire, de recréer, non pas pour oublier le passé ou le cacher, mais pour le libérer. Les répercussions négatives alimentent des répercussions plus positives dans le monde pour les peuples autochtones, et c'est ce que sera notre héritage - la résilience, la force, la persévérance, l'amour et le rire.
Comment les gens peuvent-ils honorer la vérité et la réconciliation?
Des moyens pour que chacun puisse honorer le processus de vérité et de réconciliation au-delà d'un seul jour de calendrier par an? Eh bien, créez des opportunités durables qui vont au-delà de l'inclusion; ça signifie la collaboration; ça signifie nous permettre de partager nos voix et nos histoires et de faire partie des processus de prise de décision; ça signifie nous donner le pouvoir de construire nos propres tables parce que tout le monde ne veut pas nécessairement s'asseoir à la vôtre.
Peux-tu nous parler de la place que ton héritage autochtone a occupé dans ta jeunesse?
En grandissant, j'ai eu la chance d'être totalement immergée dans ma culture et mon héritage autochtones. Mon père biologique est Nehiyawak, ou Cri, comme certains le disent et le connaissent. Ma mère est écossaise et irlandaise, mais je n'ai pas grandi avec mon père biologique, alors je ne connaissais pas beaucoup la culture crie. En grandissant, j'avais, et j'ai toujours, mon beau-père, qui m'a transmis ses enseignements Lakota. J'ai grandi en allant au camp culturel, aux cérémonies, j'ai été amenée très jeune dans le cercle du pow-wow en tant que danseuse à clochettes, et je suis tellement reconnaissante de pouvoir vivre ce mode de vie en tant autochtone issue d'un milieu urbain, parce que ce n'est pas nécessairement le cas pour beaucoup de gens qui vivent en milieu urbain.
Selon toi, que doivent savoir les Canadiens sur l'héritage autochtone?
Il y a une chose que je veux que les Canadiens sachent à propos de l'héritage autochtone, c'est qu'il n'est pas universel. Nous ne sommes pas universels. Il y a plus de 600 communautés autochtones au Canada, toutes avec des langues, des cultures, des traditions et des enseignements très distincts. Vous ne pouvez donc pas nous mettre dans le même sac, parce que nous ne sommes pas tous pareils. Enfin, je veux que les gens sachent que nous sommes des personnes fortes et résilientes, et que nous ne sommes pas définis par notre traumatisme intergénérationnel, mais plutôt par notre savoir et notre sagesse intergénérationnels.
Que peuvent faire les marques pour honorer et respecter les créatrices et créateurs autochtones dans notre pays?
Eh bien, c'est simple. Collaborez avec nous, ne vous contentez pas d'inclure nos visages dans vos campagnes. Donnez-nous une voix et permettez-nous d'être vus et entendus. Permettez-nous de faire entendre nos voix et de partager nos histoires dans un esprit de collaboration. Permettez-nous de produire vos campagnes ou de les écrire. Nous sommes aussi des personnes créatives, et nous avons beaucoup d'idées et de visions incroyables que nous voulons que le monde voie aussi. Enfin, il ne peut pas s'agir d'un effort ponctuel; ça doit devenir la norme.
Qu'est-ce que ton expérience de la campagne Together a signifié pour toi?
Quand je me suis vue dans les boutiques BonLook à travers le Canada, la petite fille en moi a souri et s'est dit : « J'ai réussi. J'avais un rêve, et j'ai réalisé ce rêve ». Comme beaucoup d'autochtones, je ne me suis jamais vue dans les magasins ou les centres commerciaux en grandissant, alors mon seul espoir était, et est toujours, qu'il y ait une autre petite fille des Premières nations qui voit ces photos et s'en inspire pour réaliser ses propres rêves. Parce que la représentation compte. Quand une jeune fille autochtone se voit représentée sous un jour positif, ça lui insuffle la volonté, l'espoir, la détermination, l'inspiration et la motivation nécessaires pour réaliser ses rêves. Et ça dit à cette petite fille qu'elle est importante, qu'elle est vue, qu'elle est digne et qu'elle compte.
Quelles ressources recommanderais-tu aux personnes qui souhaitent s'informer sur la culture autochtone?
Honnêtement, il y a tellement de séries télévisées et de films incroyables sur de multiples plateformes qui mettent en valeur les incroyables talents autochtones issus de nos communautés, comme Reservation Dogs, Dark Winds, Rutherford Falls et Prey. J'ai l'impression que lorsque les gens me demandent des ressources pour en savoir plus sur la culture et les peuples autochtones, ils s'attendent à un contenu stéréotypé qui donne un aperçu académique de ce que nous sommes. Eh bien, allez voir Reservation Dogs, allez voir Rutherford Falls, et vous nous verrez tels que nous sommes : des humains qui sont comme vous... mais encore plus drôles.
Nous remercions Michaella Montana d'avoir partagé son temps, ses expériences, ses connaissances et ses réflexions avec nous pour honorer cette journée importante.